L’entrée tant attendue du Wydad de Casablanca au sein de la Coupe du Monde des clubs de la FIFA n'a pas manqué de suspense, mais les représentants marocains se voient forcés de quitter l'aventure après une défaite face à Al-Hilal (1-1,3-5).

Dans un stade Moulay Abdellah plein à craquer, Mehdi Nafti décide d’aligner sept des onze joueurs qui étaient titulaires lors du fameux soir où le Wydad était devenu champion d’Afrique (2-0 contre Al-Ahly), mais se voit obligé d’entamer la compétition sans l’homme de la finale, Zouhair Moutaraji (blessé), qui avait inscrit un doublé lors de la rencontre. D'autre part, la recrue hivernale Didier Lamkel Zé signe sa toute première titularisation en pointe sous ses nouvelles couleurs.

Côté saoudien, Al-Hilal, qui doivent leur participation à une invitation de l’AFC et à leur titre de champions asiatique en 2021, comptaient signer une entrée en compétition toute aussi impressionnante que l’année dernière, quand ils étaient (facilement) venus à bout des hôtes émiratis d’Al-Jazeera (6-1). Et pour ce faire, quatre des joueurs ayant été alignés lors de la fameuse victoire de l’Arabie Saoudite face à l’Argentine en Coupe du Monde (2-1) sont titulaires, tout comme l’ancien avant-centre de Manchester United Odion Ighalo ou encore l’ex-homme fort du FC Porto, Moussa Marega.

L’avantage d’être chez soi

Dans ce match entre deux équipes prêtes à tout pour arracher la victoire, le Wydad se présente avec un atout de taille dans le monde du football : les supporters. Dans des gradins entourés par une trentaine de milliers de fervents supporters vêtus de rouge et venant des quatre coins du Royaume, le WAC ne tarde pas à se montrer dominants face à une équipe d’Al-Hilal qui n’arrive pas à trouver son rythme. Après une vague de montées offensives, le Wydad croit ouvrir le score lorsque la passe de Saifeddine Bouhra trouve Reda Jaadi qui marque devant un poteau vide (19e). Les Rouges célèbrent un but qui aurait pu être historique, mais les brèves festivités sont interrompues par l’arbitre de touche: hors-jeu. Cela n’empêche pas les hôtes de chercher ce premier but, mais aucune des offensives de Boufra (31e), Jaadi (38e) ou encore Amloud (45+2e) n’arrivent à inquiéter le portier saoudien Abdullah Al Muaiouf. Malgré une première mi-temps favorable pour les marocains, les deux équipes rentrent aux vestiaires sur un score vierge.

L'extase avec El Amloud

De retour pour la seconde période, Al-Hilal montre une toute autre facette fait trembler son adversaire sur un coup de tête d’Ali Al Bulayhi, dégagé au dernier moment par l’attaquant du WAC Didier Lamkel Zé (47e). Le défenseur saoudien se crée une occasion similaire quelques secondes plus tard (48e), mais est cette fois arrêté par le gardien Ahmed Reda Tagnaouti.

Malgré un retour au terrain compliqué, c’est pourtant le Wydad qui ouvre le score sur un corner tiré par Jalal Daoudi qui trouve la tête d’Ayoub El Amloud (52e): le ballon atteint les filets et provoque donc l’éruption du complexe Moulay Abdellah, ainsi que d’une majorité des cafés du pays.

Menés au score, les joueurs d’Al-Hilal tentent tant bien que mal de se rapprocher des cages de Tagnaouti, mais la défense des champions d’Afrique est solide et organisée. Ighalo se procure une occasion dangereuse (72e), mais sa frappe est une nouvelle fois repoussée sur la ligne par Amine Farhane.

Le craquage du capitaine

Alors que la fin du match approche, Al-Hilal continue de pousser et le Wydad se recroqueville dans sa moitié de terrain. La stratégie est finalement payante pour l’équipe saoudienne lorsque l’arbitre Ivan Barton siffle un penalty pour les visiteurs, après une main dans la surface du latéral gauche Attiat-Allah.

Sur cette même action, le capitaine des Rouges reçoit un carton jaune après avoir piétiner le point de penalty; pris en flagrant délit, Jabrane perd sa lucidité et prend un deuxième carton jaune pour protestation. Double coup de tonnerre! Le WAC va devoir terminer le match à dix contre onze.

Le milieu de terrain saoudien Mohamed Kanno ne tremble pas et prend Tagnaouti à contre-pied, permettant à son équipe de revenir au score à quelques instants de la fin (90+4e). Malgré les dix minutes ajoutées après ce but, aucune des équipes n’arrive à arracher la victoire et l’arbitre siffle la fin du temps réglementaire. Place aux prolongations.

Prolongations: Dix contre dix

Motivés par ce but in extremis et sa supériorité numérique, Al-Hilal entame les prolongations en tant que favori, mais voit son avantage rapidement disparaître lorsque Mohamed Kanno provoque une faute sur Aymane El Hassouni et reçoit son deuxième jaune de la rencontre (94e) : dix contre dix, balle au centre.

Mehdi Nafti réagit en faisant rentrer l’attaquant Bouly Junior Sambou à la place du milieu Reda Jaadi (95e), un changement témoignant de la volonté du Wydad d’en finir. Cependant, c’est les champions d’Asie qui se montrent les plus dangereux à l’image des deux tirs de Moussa Marega qui manquent de peu le cadre (100e, 105e).

La chance ne sourit à personne lors des quinze dernières minutes, et des frappes de Sambou (117e) ou encore d'Ounajem (121e) restent stériles. Fin des prolongations. Prochaine étape : Les tirs aux buts.

Une malchance fatale

Devant le virage sud du stade de Rabat, inondé par les ultras du Wydad en apnée, les deux équipes se préparent pour cette séance de tirs aux buts des plus éprouvantes. Après un premier pénalty splendidement converti par Marega, Yahya Attiat-Allah voit sa frappe rebondir sur les deux poteaux avant de ressortir. Un coup du sort dont les Wydadis se seraient passés, puisque les sept prochains tirs sont tous réussis, ce qui offre donc la victoire à Al-Hilal.

Tout comme Tétouan en 2014, le Wydad quitte la compétition dès son premier match de la plus cruelle des manières. Une fin amère pour une équipe qui avait tout donné pendant 120 minutes, et qui se voyait porter fièrement le drapeau du Maroc pendant cette compétition.

The End.