Botola Pro INWI - Un crachat qui se paie (trop) cher ?
Un crachat, deux mesures ?
Hier soir, la Commission de discipline de la Fédération Royale Marocaine de Football a publié son verdict par rapport aux différents dérapages de la précédente journée de Botola Pro. Si la plupart des amendes et suspensions délivrées sont constantes avec l’historique de la FRMF, l’international Botswanais Tumisang Orebonye a reçu une suspension anormalement longue de 19 matchs pour un geste antisportif : auteur d’un coup porté à un joueur d’El Jadida, l’attaquant de l’OCK a été exclu par l’arbitre de la rencontre sur lequel il s'est permis de cracher, d’où la sévérité de la sanction.
Les officiels chargés du déroulement de la rencontre évoluent sous une pression incessante de la part des joueurs, des supporters et des différents staffs des équipes de Botola, ils se retrouvent souvent en position de bouc-émissaire à chaque controverse. De ce fait, il faut louer la FRMF pour avoir pris cet incident au sérieux, et avoir appliqué une sanction adéquate. Cependant, nous avons assisté de par le passé à plusieurs cas de crachat sur un arbitre ou sur des joueurs en Botola Pro, et jamais une suspension à l'encontre d'un joueur n'avait été aussi sévère.
L’exemple le plus récent remonte à février 2022, lorsque les joueurs de Oued Zem et d'Agadir, Marouane El Adni et Karim Ait Mohamed, avaient respectivement écopé de 8 et 6 matchs de suspension pour s'être craché entre eux en plein match. Un autre exemple plus pertinent pour ce cas est celui de l’international marocain Yahya Jabrane, qui avait écopé de 6 matchs d’arrêt pour avoir craché sur l’arbitre Daki Radad lors d’une rencontre du Wydad face à Berkane en 2019.
Selon l’article 86 du code disciplinaire de la FRMF, “le crachat d’un joueur envers un autre joueur est sanctionné par une suspension d’au moins six matchs et une amende de 10.000 dirhams”. Si les trois joueurs mentionnés ont tous dû verser une amende identique, il est facile de remarquer qu’Orebonye a été assorti d'une suspension bien plus lourde par la Fédération que ses confrères. Est-il possible d’attribuer cela à une soudaine prise de conscience de la FRMF à la question de la protection des arbitres ? Faudrait-il, dans ce cas, s’attendre à des sanctions tout autant sévères si un autre joueur venait à commettre un tel acte dans l’avenir ?
Il serait possible que la gravité de la sentence soit liée au fait que l’attaquant ait également porté un ‘'coup de coude’' à un joueur de l’équipe adverse, une action qui aurait pu influencer la FRMF. Mais à titre comparatif, Ahmed Reda Tagnaouti n’avait reçu que 3 matchs d’arrêt quelques jours plus tôt pour avoir délibérément agressé l’attaquant des FAR, Lamine Diakité.
En attendant, l’Olympique de Khouribga, avant-dernier du classement avec aucune victoire en 11 journées, ne s’est toujours pas prononcé vis-à-vis de cette sanction visant un de ses joueurs cadres.
Dossier à suivre.