
Accusé de racisme après avoir qualifié un joueur de "jeune homme noir", Hugo Broos dans la tourmente avant la CAN
Hugo Broos, le sélectionneur belge de l'équipe nationale de football d'Afrique du Sud, surnommée les "Bafana Bafana", fait face à une vague de critiques après le dépôt d'une plainte officielle l'accusant de propos racistes, suite à une conférence de presse controversée. Le 11 décembre, le Parti du Mouvement Démocratique Uni (UDM), membre de la coalition au pouvoir, a déposé une plainte auprès de la Commission sud-africaine des droits de l'homme, estimant que les déclarations de l'entraîneur avaient dépassé les limites de la critique sportive pour toucher à des questions très sensibles dans le pays.
L'affaire a éclaté après que Broos a évoqué l'absence de son jeune joueur Mbekezeli Mvukazi lors d'un déplacement avec l'équipe nationale. Il a déclaré avec émotion : « Nous avons été informés hier qu'il avait manqué le vol depuis Durban, et c'est un autre exemple du comportement non professionnel d'un certain nombre de footballeurs en Afrique du Sud. » Cependant, la controverse s'est intensifiée lorsqu'il a ajouté : « C'est un jeune homme noir, mais il quittera mon bureau comme s'il était un jeune homme blanc, car je ne peux pas accepter ce comportement. » Ces propos ont été considérés par des observateurs comme ayant des connotations racistes, ravivant un héritage historique douloureux dans un pays où la question de la couleur de peau reste extrêmement sensible.
Les déclarations du sélectionneur belge ne se sont pas limitées à cet aspect. Il a élargi le cercle des critiques pour inclure l'agente du joueur, lui adressant des propos qualifiés de sexistes. Il a ainsi déclaré avec sarcasme : « Je sais pourquoi tout cela. Cette petite femme est son agente, et elle pense qu'elle comprend le football. Si elle était plus intelligente, elle aurait attendu la fin du tournoi pour recevoir des offres. » Broos a également minimisé les options professionnelles proposées au joueur, ajoutant : « Que fera-t-il à Chicago ? Ce n'est même pas l'une des meilleures équipes des États-Unis, et ce n'est pas un bon choix », ce qui a exacerbé la colère au-delà du cadre sportif.
Face à l'intensification de la polémique, la Fédération sud-africaine de football (SAFA) a publié un long communiqué défendant le sélectionneur national, niant catégoriquement toute intention raciste ou discriminatoire dans ses propos et affirmant qu'ils avaient été sortis de leur contexte. La Fédération a expliqué que Broos parlait exclusivement de discipline, de professionnalisme et de gestion de carrière, dans un contexte de pression et de frustration lié aux préparatifs de la Coupe d'Afrique des Nations 2025, soulignant qu'une barrière linguistique avait contribué au malentendu. De son côté, Broos a exprimé ses regrets que ses déclarations aient été interprétées comme racistes ou sexistes, niant toute intention de nuire et réaffirmant son respect total pour tous les joueurs et leur entourage.