Surf - Maryam El Gardoum, pionnière du surf féminin

Solidarité féminine ?

Après avoir écumé la scène nationale en remportant cinq titres de championne de surf, Maryam El Gardoum a créé il y a quelques temps la "Dihya Surf School" à Tamraght (village de pêcheurs à 15 km au nord d'Agadir), pour encourager les femmes à s'initier à sa passion. Lors d'une interview accordée au magazine Condé Nast Traveler, la jeune surfeuse est revenu sur ses débuts, son parcours mais aussi sur les difficultés qu'elle a pu rencontrer.

« Au moment où j'ai attrapé ma première vague, tout a changé. J'avais onze ans et je voulais le faire encore et encore ». El Gardoum estime que le surf peut être assimilé à une forme d'armure qui procure une grande sensation de vitalité : « Être sur une vague vous fait vous sentir vivant. Vous êtes à cent pour cent par vous-même », en soulignant « Si j'avais eu tout l'équipement de surf, je ne serais pas la surfeuse que je suis maintenant ».

Plus accroc que passionée, la jeune marocaine « surfais parfois huit heures par jour » mais elle se rappelle avoir dû faire preuve de courage pour s'imposer entre les vagues, en tant qu'unique fille dans un groupe de garçons surfeurs. Un homme plus âgé lui a dit un jour : « Tu n'as pas ta place ici, va plutôt aider ta mère à la maison ». Une hostilité qui ne se limitait pas seulement à la plage, mais se répendant parfois aussi dans son entourage. « Si mes parents avaient écouté les gens, ils m'auraient empêchée de surfer. Les gens disaient que le surf était une mauvaise habitude plutôt qu'un sport, réservé aux hippies qui fument et boivent ».

A l'âge de 26 ans, Meryam dit avoir été inspirée par le courage de Dihya - une reine guerrière berbère qui a combattu les Omeyyades. Encouragée par cet exemple, la quintuple championne a un beau jour décidé de quitter son travail et de fonder la première école de surf dirigée par des femmes.

La femme est l'avenir de l'homme dit le poète.