L'entraîneur du Mali sur le changement de date de la CAN : « J'aurais souhaité que l'amour de l'Afrique l'emporte sur les pressions des grandes puissances »

Tom Saintfiet, sélectionneur du Mali, a exprimé son choc et sa déception suite à la décision de modifier la fréquence de la Coupe d'Afrique des Nations pour la rendre quadriennale, estimant que cela porte atteinte à l'histoire et à l'identité du football africain.

Lors de la conférence de presse précédant le match contre le Maroc, comptant pour la deuxième journée de la phase de groupes de la Coupe d'Afrique des Nations, Saintfiet a déclaré : « Je suis choqué et déçu. La première édition de la Coupe d'Afrique a eu lieu en 1957, et depuis lors, le tournoi se tient tous les deux ans », soulignant que la CAN n'est pas seulement une compétition, mais une partie de l'histoire footballistique du continent.

Le sélectionneur malien a ajouté qu'un grand nombre de joueurs africains évoluent dans les plus grands clubs européens, et qu'ils sont pourtant très fiers de participer à la Coupe d'Afrique des Nations. Il a affirmé : « Beaucoup de joueurs africains évoluent dans les plus grands clubs, et c'est un grand honneur pour eux de venir représenter leur pays à la Coupe d'Afrique des Nations ».

Saintfiet a critiqué les instances derrière cette idée de changement, s'interrogeant sur leurs véritables motivations. Il a déclaré : « Je ne comprends pas si c'est une demande de l'Afrique, des joueurs africains ou des fédérations, mais il est clair que ce sont des demandes de personnes éloignées de l'Afrique », faisant allusion aux pressions venant de l'extérieur du continent.

L'entraîneur belge a souligné que ces décisions servent principalement les intérêts des grands clubs européens et de la FIFA, ajoutant : « Nous écoutons toujours l'Europe et changeons notre histoire pour des raisons financières, et aussi en raison des pressions des clubs, qui recherchent des dates appropriées pour de nouvelles compétitions mondiales ».

Saintfiet a affirmé que modifier un tournoi vieux de plus de six décennies constitue une atteinte à l'identité du continent, déclarant : « Nous avons toujours droit au respect, et les Africains et leur identité doivent être respectés, mais changer un tournoi vieux de 68 ans est inacceptable ».

Le sélectionneur malien a conclu ses déclarations sur une note triste, insistant sur la place de l'Afrique dans le football mondial : « L'Afrique est le plus grand continent footballistique du monde, et il y a de grandes stars en Europe qui sont africaines. Je pense donc qu'il y a un manque de respect envers l'Afrique, et j'aurais souhaité que l'amour de l'Afrique l'emporte sur les pressions des grandes puissances ».