Les influenceurs avant la CAN et leur accès au Centre Mohammed VI : quand leur rôle passe du rayonnement à la dérive ! - Elbotola
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Les influenceurs avant la CAN et leur accès au Centre Mohammed VI : quand leur rôle passe du rayonnement à la dérive !

Les influenceurs avant la CAN et leur accès au Centre Mohammed VI : quand leur rôle passe du rayonnement à la dérive !

14 décembre 2025à 13:35

Ces dernières années, la présence des influenceurs numériques est devenue indissociable des grands événements sportifs, que ce soit à travers la couverture sur le terrain ou la création de contenu parallèle sur les plateformes de médias sociaux. Cette situation soulève des questions renouvelées à l'approche de l'organisation par le Maroc de la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), un événement décrit comme historique en termes d'organisation et d'infrastructures.

Le Maroc aborde ce rendez-vous continental avec d'importantes capacités logistiques et organisationnelles, incluant des stades modernes, des centres d'entraînement de pointe, un réseau de transport et une infrastructure touristique et de services ayant accumulé une expérience considérable lors de précédents événements internationaux. Cela fait que le rayonnement de l'événement est principalement lié à la capacité organisationnelle et institutionnelle, avant tout outil de promotion parallèle ou campagne numérique non officielle.

Au cœur de ce débat, l'apparition de certains influenceurs, il y a quelques heures seulement, lors d'une activité au sein du Complexe Mohammed VI de football, a suscité une large discussion sur la nature de l'accès à cet espace.

Le complexe est un centre dédié à l'équipe nationale, à ses joueurs et à ses staffs techniques. Il revêt une symbolique particulière en tant que lieu de préparation et de résidence lors des compétitions officielles, y compris la prochaine phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations.

L'accès d'influenceurs à ce centre avant l'arrivée officielle des membres de l'équipe nationale, et leur apparition dans ses installations et sur ses terrains, a soulevé des interrogations sur les critères d'octroi de ce type d'accès, et si l'influenceur bénéficie de privilèges spéciaux ou d'un statut comparable à celui accordé aux composantes du système national de football.

La controverse a été exacerbée par la diffusion de séquences vidéo, filmées à l'intérieur d'un des terrains, montrant des jeunes femmes dans un court contenu jugé par les observateurs éloigné du contexte et de la symbolique du lieu. S'y sont ajoutées des déclarations sarcastiques attribuées à certains influenceurs, largement relayées sur les réseaux sociaux, ce qui a relancé le débat sur les limites du contenu acceptable au sein des espaces officiels liés à l'équipe nationale. L'un d'eux aurait notamment déclaré : « Saïss s'est réveillé et Ounahi a bu la Harira. »

Dans ce contexte, le débat sur le rôle des influenceurs et les limites de leur intervention dans un événement de cette envergure est mis en lumière, d'autant que des expériences passées ont montré une disparité dans le niveau du contenu proposé. Certains travaillent à présenter la culture et l'infrastructure sportive de manière organisée, tandis que d'autres suscitent la controverse par des déclarations ou des comportements qui ne correspondent pas au caractère de l'événement et à la sensibilité de la période.

Il est à noter qu'une partie importante du public marocain a exprimé à plusieurs reprises son rejet de ce qu'il considère comme un mélange entre un divertissement non encadré et des espaces censés être soumis à des règles claires, préférant une image basée sur le professionnalisme et le respect, en particulier lorsqu'il s'agit d'installations officielles ou de l'image de l'équipe nationale.

En revanche, des observateurs estiment que le problème ne réside pas dans le principe de faire appel aux influenceurs en soi, mais plutôt dans l'absence de critères de sélection précis, la nature des rôles qui leur sont attribués et les limites de ce qui est autorisé au sein d'espaces à caractère particulier. Un contenu numérique encadré, respectant le lieu et le contexte, peut contribuer à une promotion positive de l'événement, sans se transformer en élément de tension ou de provocation.

À l'approche du coup d'envoi de la phase finale, la question de l'équilibre demeure posée entre l'ouverture aux outils de communication modernes et le respect de la symbolique des institutions sportives et de la sensibilité du contexte national, le tout dans le cadre d'une organisation qui, selon les évaluations d'observateurs émises avant même le coup d'envoi, est censée être l'une des meilleures de l'histoire de la Coupe d'Afrique des Nations.

En conclusion, la question demeure : qui défend le rôle des influenceurs, les pousse à apparaître et leur accorde ces privilèges importants ?