Les entreprises de la rénovation du Camp Nou encourent 1,87 M€ d'amendes pour travail illégal et heures excessives
Les entreprises de construction impliquées dans la rénovation du Camp Nou, le stade du FC Barcelone, encourent des amendes pouvant s'élever à 1,87 million d'euros en raison de violations répétées de la législation du travail, a rapporté le quotidien espagnol "El Periódico".
Depuis le lancement des travaux de rénovation en juin 2023, les autorités ont ouvert 218 dossiers d'enquête, révélant une série d'infractions. Parmi celles-ci figurent des heures de travail excessives, des salaires impayés, l'emploi de travailleurs étrangers sans papiers légaux et un manque d'application des mesures de sécurité professionnelle. Au total, 1 516 employés travaillant pour 77 entreprises sous la supervision du contractant principal, Limak, ont été affectés par ces irrégularités.
Selon les autorités, sept enquêtes sur dix ont abouti à des recommandations ou des sanctions. Cela inclut 129 décisions officielles d'amendes financières totalisant environ 441 000 euros, auxquelles s'ajoutent 1,43 million d'euros de demandes de régularisation des infractions.
Les enquêtes ont mis en lumière la répétition des infractions, notamment à l'encontre des travailleurs étrangers. Des cas de licenciement de travailleurs roumains et palestiniens ont été signalés après qu'ils aient réclamé leurs droits. Le syndicat CCOO a également organisé des manifestations contre le licenciement de travailleurs turcs employés sans papiers légaux. Les autorités mènent des investigations sur ces infractions depuis septembre 2025, et les amendes pourraient atteindre 10 000 euros par travailleur.
Malgré ces infractions, le projet a enregistré 340 accidents du travail depuis le début des travaux de rénovation, la plupart étant mineurs. Un seul accident grave a été recensé au cours des deux dernières années, ce qui suggère un engagement relatif envers les normes de sécurité, en dépit des violations répétées du droit du travail.
L'escalade de ces infractions met en lumière les pressions et les risques auxquels sont confrontés les travailleurs sur l'un des plus grands chantiers de Catalogne. Elle confronte également le contractant principal, Limak, à une responsabilité légale et éthique quant au respect des lois et des normes par toutes les entreprises sous-traitantes.
Les types d'infractions relevées incluent : des heures de travail excessives (plus de 10 heures par jour, 5 à 6 jours par semaine) ; 16 000 heures supplémentaires non payées, non compensées ou non enregistrées ; des salaires inférieurs au minimum légal, en particulier pour certains travailleurs étrangers ; l'emploi de travailleurs étrangers sans papiers légaux (résidant illégalement en Espagne), notamment des Roumains et des Palestiniens ; ainsi que des manquements occasionnels dans l'application des lois sur la santé et la sécurité, bien que la majorité des conditions aient été respectées.