Analyse exclusive - Maroc/Portugal : DANS LA LEGENDE !

Le Maroc vient de jouer le match le plus important de son histoire : un quart de finale de Coupe du Monde, face au Portugal au Qatar, à Doha, un samedi de décembre. Récit d’une entrée dans la légende par la grande porte.

1ère mi-temps : pourquoi craindre le Portugal ?

Le match débute et les supporters marocains, comme à leur habitude, sont présents en masse au Al Thumama Stadium. Les marocains rentrent sur le terrain diminués par l’absence de deux de leurs joueurs cadres - Mazraoui et Aguerd - mais leur absence ne se fait pas trop ressentir, si ce n’est au niveau des sorties de balles par El Yamiq. Côté Portugal, Ronaldo est sur le banc.

Après cinq minutes de jeu, premier danger et première parade pour Bono, et juste après, premier déboulé aussi pour Atiyat Allah et premier corner marocain, tiré par Ziyech. Le match se dirige vers une opposition à armes égales, les portugais jouent plus verticalement que les espagnols mais enchainent les pertes de balles ; ils essaient, mais ne sont pas dangereux. Dixième minute, on entend les "Dima Maghreb" retentir dans le stade ; les minutes défilent et les marocains n’ont rien à envier aux portugais, qui sont surtout dangereux via leurs latéraux. Premier tir cadré pour Ziyech (17e), et, décomplexés, les Lions montent en puissance et continuent de presser. Fernandes bute sur un Bono impérial. Petit à petit le jeu tourne à l’avantage des hommes de Regragui, et les portugais n’arrivent pas à remettre le pied sur le ballon pendant plus de 10 minutes.

Un seul moment de déconcentration peut être fatal, et à l'approche de la mi-temps Felix rate le cadre (39e) ; seulement 3 minutes plus tard, le Maroc prend l’avantage au score : centre d’Atiyat Allah, détente exceptionnelle d’En-Nesyri, qui s'élève plus haut que le défenseur et le gardien ibères, buuut !!! C’est historique, le Maroc prend la tête face au Portugal. Piqué à vif, les joueurs de la Seleçao répliquent sur l’action suivante d'une frappe superbe qui s'écrase sur la barre de Bono. Mi-temps !

2ème mi-temps : dans la légende !

Pas de changements en début de seconde période, les 22 acteurs reprennent place et le Maroc débute fort, avec Hakimi qui déboule sur le côté droit : un , deux puis trois portugais dans le vent et faute. Les portugais sont sur les nerfs tandis que les deuxièmes ballons sont souvent marocains. Fernando Santos, le coach lisutanien sent le danger et effectue deux changements offensifs : place à Cancelo et CR7. Le Portugal a le ballon mais se précipite peut-être un peu trop et enchaine les pertes de balles ; le Maroc reste en défense, sûr de ses forces, défend, presse et contre, mais le danger vient toujours des arrières portugais.

La première mauvaise nouvelle pour les Lions arrive (55e), non pas avec un but, mais lorsque le capitaine Saïss se retrouve à terre. Dari le remplace et à partir de ce changement le Maroc n'arrive plus à sortir le ballon. Jusqu’au coup de sifflet final on va assister à une attaque-défense avec les portugais qui ne relachent pas la pression sur la surface de Bono. Walid décide alors (64e) d’évoluer avec une défense à trois et change également son numéro 9 : Banoun et Chedira, entrent, et fait inédit, le Maroc finit son match avec une charnière centrale 100% issue de Botola Pro. Les portugais dominent mais les marocains ne laissent rien passer et Fernando Santos décide de jouer le tout pour le tout en faisant entrer Leão et Vitinha (68e). On entre dans la dernière ligne droite.

Cheddira vendange d'entrée, comme face à l'Espagne, mais le Maroc tient la barre face aux assauts lusitaniens. Coup franc et carton jaune pour Dari, il reste dix minutes à tenir et tout le Maroc retient son souffle. Le public du stade Al Thumama est déchainé. Derniers changements pour Walid : Aboukhlal et Jabrane rentrent en jeu (82e), l’atmosphère est invivable et Cheddira rate encore le cadre. Bono s’interpose face à CR7. Huit minutes de temps additionnel annoncées. Cheddira prend deux jaunes en l’espace d’une minute, donc carton rouge. Le Maroc termine la rencontre à dix.

Dans les dernières secondes de la rencontre, Aboukhlal rate l’immanquable mais peu importe, c’est la délivrance : l’arbitre siffle la fin de la rencontre, les portugais sont à terre, les marocains aux cieux. On est en demi-finale de la Coupe du Monde et tout le pays rugit !

C'est terminé, la plus belle page de l'histoire du football africain, arabe et musulman vient de s'écrire avec pour seul mot d'ordre : Dirou niya, et au suivant !

Road to final !