Maroc/Espagne - À jamais les premiers ! - Elbotola

Maroc/Espagne - À jamais les premiers !

David Le Doaré
06 décembre 2022à 19:17

Match éliminatoire.

Dans un des nombreux cafés marocains transformés en cinéma-foot-live, nous arrivons 45 mn avant le coup d’envoi pour nous assurer que les places réservées sont toujours là. L’ambiance est familiale, les sièges se remplissent peu à peu tandis que Bein sport passe un reportage sur , son enfance à Getafe, dans la banlieue de Madrid.

, short vert et maillot rouge, entrent sur le terrain face aux joueurs de dans des couleurs inhabituelles, short blanc et maillot bleu. Coup d’envoi de ce 8ème de finale, le deuxième de l’histoire du Maroc.

Le Maroc tient son rang face aux assauts ibères

Comme annoncé par les deux sélectionneurs, le plan de jeu est clair dès le début du match pour les deux équipes. Les espagnols feront le siège de la surface marocaine, donnant le tournis avec leurs passes incessantes, tandis que les marocains se battront comme des lions sur chaque ballon, pour des récupérations suivies de contre-attaques éclairs.

Les vingt premières minutes filent à grande vitesse. Ziyech et Alba se lancent quelques amabilités, Enrique demande à ses joueurs de rester calme face à l’intensité des marocains, et Mezraoui parvient à centrer (14e) sans toutefois apporter le danger. Boufal monte en puissance, provoque un bon coup franc, et surtout il enrhume Llorente d’une magnifique feinte de corps.

Les espagnols contrôlent le ballon et se créent une première occasion sérieuse (25e) : frappe d’Asensio détournée sur sa transversale par Bono, puis sauvée sur la ligne par Amrabat. L’arbitre signale qu’il y avait hors-jeu. La minute suivante Asensio, lancé côté gauche, allume une banderille qui finit dans le petit filet extérieur. Avant la mi-temps, le momentum change de camp, à mesure que les Lions de l’Atlas parviennent à voler des ballons, et surtout à relancer très proprement en passant par Bono, solide dans son jeu au pied. C’est au tour du Maroc d’attaquer : Aguerd reprend un centre de la tête qui file juste au-dessus des buts d’Unai (41e), et quelques instants plus tard c’est Ziyech qui manque de peu sa remise de la tête pour En-nesyri dans la surface espagnole. Retour au vestiaire.

Le Maroc souffre mais ne rompt pas

Dans le café le match reprend sans une partie des supporters, qui rappliquent au pas de course. Sur le terrain, on prend les mêmes et on recommence : l’Espagne est percutante, et se procure des coup-francs et des corners, mais le Maroc impose son physique et dégage tant bien que mal à chaque fois. Problème, le ballon est rendu trop vite ; les nombreux efforts défensifs consentis pèsent sur la lucidité et les relances millimétrées de la 1ère mi-temps deviennent des balles rendues. Mais le public est là, et les Siiir retentissent de plus en plus fort dans les gradins d’un stade complètement acquis à la cause chérifienne.

Bono est impérial, il instille de la sérénité à ses équipiers et boxe le ballon quand il se fait trop présent dans sa surface. Enrique remplace Asensio et Gavi par Morata et Soler (62e), puis Ferna Torres par William (75e), pour redonner du jus à son attaque. Regragui sort Boufal pour Abde, mais le coach sent que le match pourrait durer et attend (81e) avant de remplacer quatre joueurs : En-Nesyri, Amallah, Mezraoui et Aguerd (blessé) laissent leur la place à Chedira, Sabiri, Attiat-Alla et El Yamiq.

Avec ce nouvel élan, Hakimi et Ounahi enchainent ; une, deux passes dans la surface mais la troisième est trop appuyée (87e). Les espagnols se méfient et ne trouvent pas de solutions. Les youyous retentissent dans le café, les supporters savent que la défense des Lions est en train de se sublimer.

Epuisant pour les nerfs

La prolongation est à l’image du match, épuisante pour les nerfs et frustrante. A la 104e Ounahi réalise un superbe enchainement à l’entrée de la surface pour glisser une passe en profondeur à Chedira qui se retrouve face au gardien, malheureusement son tir rebondit directement sur Unai. L’action suivante Bono boxe un énième ballon sur un corner espagnol. Les marocains sont au bout de leurs forces, Saiss se fait strapper mais reste sur le terrain. Regragui sort Ounahi pour Benoun (119e) et l’Espagne fait trembler tout le Royaume lorsque qu’une ultime occasion fait trembler le poteau droit de Bono. Le Maroc a plié et s’est procuré de belles occasions, l’Espagne a fait tourner et c’est maintenant l’heure vérité…

Tirs aux buts

Unai Simon et Bono se dirigent ensemble vers les cages, bras dessus bras dessous, incarnation des liens profonds qui lient les deux pays voisins. Le Maroc tire le premier : Sabiri s’élance et prend Unai à contre-pied (1-0). Puis Sarabia frappe sur le poteau du côté où Bono avait plongé. C’est au tour de Ziyech, qui frappe fort au centre (2-0). Soler se prépare, Bono lui parle… et s’allonge à nouveau du bon côté : deuxième arrêts du gardien ! Au tour de Benoun, et cette fois Unai anticipe bien le tir côté gauche et le stoppe. Busquets, le capitaine, peut égaliser… mais troisième arrêt de Bono, héroïque !! Hakimi s’avance, il peut clore les débats : son tir, tranquille, finit juste au milieu des cages d’Unai (3-0), et c’est finiiiii !!!

Le Mountakhab vient de passer un cap, après 36 ans d’attente, et devient la meilleure équipe nationale de l’histoire du Royaume.