Rôle de la RSE dans le Développement du Football féminin au Maroc
Strategy Lab, cabinet de consulting en stratégie et RSE a organisé le jeudi 22 avril 2022, une conférence-débat sous le thème « Le rôle de la responsabilité sociétale des entreprises dans le développement du football féminin professionnel au Maroc ». Modéré par le journaliste sportif, Oussama Benabdellah, et avec la participation d’imminents intervenants dont l’invité d’honneur M. Horani, le débat a essayé de mettre la lumière sur l’apport que pourrait avoir le secteur privé dans le développement du football féminin au Maroc. Retour sur cette conférence-débat à la fois passionnante et intéressante !
Après un tour d’horizon qui nous ramène à l’année 1881 quand l’Angleterre et l’Écosse ont disputé le premier match de football féminin et passant par le premier championnat féminin qui a eu lieu en France en 1917, le débat atterrit au Maroc, près d’un siècle plus trad, où la première édition du championnat marocain a été lancée en 2002.
Mais pourquoi ne débattre de ce sujet qu’en 2022 ?
La coupe du monde féminine a mis en avant le football féminin à travers son succès populaire partout dans le monde. L’idée de voir une équipe marocaine disputer une prochaine coupe du monde nécessite un travail de longue haleine en amont ainsi que des efforts des différentes parties prenantes, notamment le secteur privé comme il est le cas pour le football masculin.
« Je suis consultante en stratégie pour le compte de plusieurs entreprises et au même temps je suis membre du bureau d’un club de football pour lequel je gère également la section de foot féminin », annonce d’emblée Nawal El Aidaoui, Founder et CEO de Strategy Lab, l’organisateur de cette conférence- débat, avant de poursuivre : « d’un côté, je constate le besoin des clubs pour professionnaliser les sections féminines et de l’autre la demande des entreprises qui veulent mettre de plus en plus en place des stratégie RSE à la fois innovantes et efficaces ».
Partant de là et dans le but de faire progresser le débat autour du football féminin, il est opportun de se questionner sur l’essor du football féminin au Maroc et sur le rôle que pourrait jouer le secteur privé pour soutenir les efforts des clubs ainsi que ceux de la fédération royale marocaine de football et la ligue nationale du football féminin.
Aux côtés des représentants de la fédération royale marocaine du football, de la ligue nationale du football féminin et des représentants de quelques club ayant une belle expérience en section féminine professionnelle, interviendra M. Horani, Président du Conseil d’administration de HPS, ancien patron des patrons et membre du conseil économique et social pour débattre de comment le secteur privé pourrait prêter main forte aux clubs en intégrant le soutien du football féminin dans leur stratégie RSE.
L’exclusion de la femme dans le football Vs son émancipation par le football était le sujet ayant constitué le cœur du débat. Malgré les efforts déployés par les politiques publiques, la fédération et la ligue nationale du football féminin, le football féminin, au Maroc, connait plusieurs limites et est mis face à différents défis dont l’aspect infrastructurel et financier constituent le cheval de bataille.
Nabila Rmili, Maire de la Ville de Casablanca qui a bien voulu participer à cet événement, est intervenue pour féliciter les organisateurs en promettant de mettre le sujet dans son pipeline et d’étudier comment la ville pourrait fournir plus d’infrastructure pour le football féminin.
M. Horani, Président de HPS, ancien patron des patrons et membre du Conseil économique et social a expliqué les concepts RSE et ESG et a souligné que l’implication du secteur privé dans le football féminin est un soutien au sport, à la femme et à l’émancipation de la jeune fille. En effet, il s’agit d’une lutte contre l’exclusion de la femme et d’une source de son épanouissement comme l’ont bien exposé les acteurs des clubs sportifs venant de différentes régions. Ce n’est pas tout. Les intervenants ont mis l’accent sur la notion de passion qu’ont les joueuses des clubs et dont la consécration nécessite de réunir les efforts de tous les acteurs.
Les intervenants ont été tous unanimes que le football féminin se professionnalise au Maroc grâce aux efforts et investissements de la FRMF et que plusieurs clubs ont réussi à se démarquer mais que le secteur privé est appelé à jouer un rôle actif de leadership et de bailleur de fonds pour compléter les efforts institutionnels de la FRMF et les efforts individuels des clubs.
Des cas de réussite de clubs ont été cités par leur président respectifs, en l’occurrence le AS FAR et le Sporting club de Casablanca.
Ce dernier est un exemple unique, vu que c’est un club exclusivement de football féminin, qui au bout de deux ans a réussi à jouer en 1ère division et à fournir l’équipe nationale une poignée de joueuses. « Notre motivation première est de professionnaliser le football féminin et de permettre à la femme de s’épanouir et de s’émanciper par le foot », a annoncé Moad Oukacha, président du Sporting club de Casablanca. Un autre club sort du lot et cette fois-ci, c’est par son origine qu’il se démarque. Il vient d’une région rurale et a été représenté par sa présidente Samira Oubella lors de ce débat. Une femme qui a réussi depuis deux années à faire porter des maillots de foot à des filles et femmes d’un village dans la région de Guelmim. Un grand signe de lutte contre l’exclusion pour des filles issues de milieu rural où le foot féminin est encore perçu comme tabou.
Quelle formule gagnante pour le développement du football féminin au Maroc ?
Les intervenants ont tous été d’accord qu’il n’y a pas de formule magique. Le travail et la patience sont certes les secrets de réussite, mais il reste ludique de tirer les Learning de l’expérience américaine dont la réussite dans le domaine revient à l’intégration du football dans le milieu scolaire. « Les filles commencent à 6 ans et sont intégrées à 12 ans en sport étude. A 18 ans, elles sont prêtes à jouer en senior. », explique Amine Benjelloun, Vice- Président du Sporting Club de Casablanca. Par ailleurs, la formation des cadres est également un point de taille qui nécessite de l’investissement à moyen et long terme. Mais comment financer des projets aussi importants et coûteux si ce n’est avec la participation active et l’implication forte du secteur privé. Être responsable socialement implique d’œuvrer pour la société avec équité autant pour la Femme que l’Homme. A quand alors un soutien et implication des acteurs privés dans le foot féminin !