F1: le GP d'Arabie saoudite maintenu malgré les réticences des pilotes
Venues à bout des doutes des pilotes, les instances dirigeantes de la Formule 1 ont reconfirmé le maintien du Grand Prix d'Arabie saoudite, au lendemain de l'attaque d'un site pétrolier proche du circuit de Jeddah par les rebelles yéménites Houthis.
"Après des discussions avec toutes les équipes et les pilotes (qui ont duré jusque tard dans la nuit de vendredi à samedi, NDLR), le Grand Prix d'Arabie saoudite de Formule 1 se poursuivra comme prévu", précisent le promoteur Formula 1 et la Fédération internationale de l'automobile (FIA) dans un communiqué.
Les pilotes, restés silencieux après cette réunion, ont fait part samedi matin de leur "résolution de participer aux essais et aux qualifications aujourd'hui et à la course demain."
Les patrons d'écurie tiendront donc leur habituelle conférence de presse à 14h30 locales (12h30 françaises), avant la troisième séance d'essais libres à 17h00 (15h00) puis les qualifications à 20h00 (18h00). Suivra la course dimanche à 20h00 (19h00).
"De longues discussions se sont tenues entre les parties prenantes, les autorités gouvernementales saoudiennes et les agences responsables de la sécurité qui ont donné des assurances complètes et détaillées sur la sécurité de l'événement", ajoutent Formula 1 et la FIA.
L'attaque du site pétrolier de Jeddah figure parmi 16 revendiquées par les Houthis vendredi, à la veille du septième anniversaire de l'intervention de la coalition militaire dirigée par Ryad au Yémen pour soutenir le gouvernement face aux rebelles proches de l'Iran.
Le pilote monégasque de Ferrari Charles Leclerc lors de la deuxième séance d'essais du Grand Prix de F1 d'Arabie Saoudite à Jeddah le 25 mars 2022
En représailles, la coalition a mené des frappes aériennes au Yémen dans la nuit de vendredi à samedi, à Sanaa et Hodeidah, villes tenus par les rebelles, selon l'agence saoudienne officielle SPA.
"Mesures de sécurité maximum"
L'attaque à Jeddah a provoqué un gigantesque incendie et un nuage de fumée noire visibles depuis le circuit pendant les essais libres 1 à 17h00 locales (15h00 françaises) et la deuxième séance d'essais libres a été retardée de 15 minutes.
De la fumée et des flammes s'élèvent du site pétrolier de Saudi Aramco à Jeddah, en Arabie saoudite, le 25 mars 2022, à la suite d'une attaque des rebelles yéménites
"C'est peut-être dur à comprendre si vous n'avez jamais piloté une F1 sur le circuit rapide et difficile de Jeddah, mais voir la fumée causée par l'incident rendait difficile de demeurer un pilote de course pleinement concentré et d'effacer les inquiétudes humaines naturelles", déclarent les pilotes dans leur réaction publiée via leur syndicat, la GPDA.
"Une grande variété d'opinions ont été partagées et débattues et, après avoir entendu les responsables de la F1 mais aussi le gouvernement saoudien nous expliquer comment les mesures de sécurité ont été élevées au maximum, le résultat a été la résolution de participer aux essais et aux qualifications aujourd'hui et à la course demain", ajoutent-ils.
"Nous espérons donc qu'on se souvienne du GP d'Arabie saoudite 2022 comme d'une belle course plutôt que de l'incident qui s'est produit hier (vendredi)", concluent les pilotes.
Juste après les essais libres 2 vendredi soir, les organisateurs du championnat avaient annoncé le maintien du GP malgré cette attaque.
Le pilote mexicain de Red Bull Sergio Perez pendant la deuxième séance d'essais du Grand Prix d'Arabie Saoudite le 25 mars 2022 à Jeddah.
Mais seul le pilote mexicain de Red Bull Sergio Pérez était sorti du silence après la réunion terminée vers 02h20 locales (00h20), se disant sur Twitter "prêt et totalement concentré pour la +qualif+ de demain".
Plusieurs patrons d'écuries avaient également assuré aux médias présents: "Nous allons courir".