Fatiha Jermoumi, du lancer du javelot à l’arbitrage, un parcours jalonné d’exploits - Elbotola

Fatiha Jermoumi, du lancer du javelot à l’arbitrage, un parcours jalonné d’exploits

El Botola (avec MAP)
06 mars 2022à 10:30

« Quel mal y a-t-il d’essayer ? », l’arbitre de touche Fatiha Jermoumi a fait sienne cette maxime, elle qui a pratiqué plusieurs disciplines sportives avant de jeter son dévolu sur le football, et en particulier l’arbitrage, où elle a honorablement représenté le Maroc aux différentes compétitions internationales.


Jermoumi, native de la ville d’Oujda, a fait partie, en janvier dernier, du corps arbitral qui a dirigé des matches lors de la 33è Coupe d’Afrique des Nations (CAN), démontrant ainsi le talent de la gente féminine sur le rectangle vert.


« J’ai joué au football dès mon jeune âge dans les quartiers, entre amis, puis, dans le cadre des jeux scolaires, véritable locomotive du sport national. J’ai pratiqué le basketball, le handball et plusieurs autres disciplines », a-t-elle confié à la MAP.


Et comme le lien entre arbitrage et bonne condition physique est tellement étroit, Fatiha a choisi dès l’année 2000 de faire carrière en athlétisme.


« Je me suis spécialisée dans le lancer du javelot et j’ai excellé dans cette discipline. J’ai été sacrée plus de 5 fois championne du Maroc, puis championne arabe universitaire en 2010 », a-t-elle noté, relevant qu’elle officiait, en parallèle, des matches amateurs et du championnat féminin.


Et comme le rugby est un sport très populaire dans l’Oriental, Fatiha Jermoumi a été séduite par cette discipline qu’elle a pratiquée pendant plus de huit ans.


« J’étais la capitaine de l’équipe nationale féminine de rugby, qui a réussi, à maintes reprises, à monter sur le podium du championnat africain. De même, nous avons signé de très bons résultats lors des tournois internationaux auxquels nous avons pris part », a-t-elle poursuivi.


En 2014, Fatiha Jermoumi a décidé de se focaliser sur un seul objectif et faire une carrière dans le domaine de l’arbitrage, elle qui avait commencé cette activité en 2005 et est devenue arbitre nationale deux ans plus tard.


« Comme tout arbitre, mon rêve était de prendre part aux tournois internationaux », a-t-elle enchaîné, faisant remarquer que la première étape internationale dans sa carrière a été en 2018 lors de la CAN féminine, organisée au Ghana.


Après cette expérience, Fatiha, devenue arbitre internationale en 2016, a été désignée pour officier lors de la CAN des moins de 23 ans en 2019 en Egypte, un rendez-vous qualificatif aux JO, où elle a officié lors du match de classement pour la 3è place.


La consécration de ce parcours a eu lieu début 2022, au Cameroun, où Fatiha Jermoumi a été désignée, à côté de sept arbitres marocains, dont Bouchra Karboubi, pour diriger les matches de la CAN.


Elle a été arbitre assistante lors du match Gambie-Mali, en plus d’avoir fait partie de l’équipe en charge du VAR lors d’autres matchs.


« Personnellement, je préfère officier sur le terrain, notamment lors de matches de haut niveau », a-t-elle ajouté.


Relever ce challenge n’est pas une tâche de tout repos, dans la mesure où la bonne condition physique des arbitres est une condition sine qua non pour mener à bon port toute rencontre.


« Certes, les matches des hommes nécessitent une bonne condition physique pour suivre toutes les péripéties de la rencontre, mais cela n’empêche que les rencontres des femmes sont empreintes d’intensité et nécessitent le même niveau de concentration », a-t-elle renchéri, indiquant que « pour être au top niveau, je m’entraîne six jours sur sept et n’épargne aucun effort en vue d’atteindre un bon niveau physique ».


Fatiha Jermoumi, connue pour son caractère sérieux et ses décisions décisives sur la ligne de touche, est un modèle à suivre pour les jeunes arbitres, d’autant plus que la Fédération royale marocaine de football ne cesse d’accorder une importance capitale au football et à l’arbitrage féminins.