Pour leur première participation à la CAN TotalEnergies, Cameroun 2021, les Comores avaient à cœur de marquer leur toute première présence par une prestation historique. Ils ont pu s'offrir leur tout premier trois points contre le Ghana, une victoire qui vaut la qualification pour les huitièmes de finale de cette compétition continentale pour la première fois de leur histoire.

Un bilan de deux défaites (contre les lions de l'atlas et le Gabon) et une victoire face à la sélection ghanéenne lors des poules de la CAN TotalEnergies, les Cœlacanthes sont à la 3e place du groupe C, avec 3 points. Les Comores méritaient le titre de meilleur troisième.

Lors d’un entretien avec l’entraîneur des gardiens des Comores Jean-Daniel Padovani, en exclusive avec « EL Botola », ce dernier s’est exprimé sur la performance des gardiens des Cœlacanthes, lors des trois matchs des poules de la CAN TotalEnergies, et notamment face aux lions de l’atlas. Par son passage, Jean-Daniel a également parlé de la sélection marocaine et la qualité de ses joueurs et estiment que les choses sérieuses commenceront lors des huitièmes de finale de la compétition africaine.

- Avant de se lancer dans cette interview, comment avez-vous réagi en apprenant la qualification ?

« C’est juste magique, on a tremblé jusqu'au bout à cause du scénario du match de la Guinée, mais ça s’est bien fini, et l'explosion de joie et de fierté est immense. On profite de ce moment incroyable avant de se replonger dans notre compétition. »

-Vous participez pour la première fois à la Coupe d'Afrique des Nations et vous avez réussi à obtenir une victoire historique contre le Ghana, parlez-nous un peu de cet exploit unique.

« Suite à nos 2 premiers matchs où nous sommes sortis frustrés, nous avons voulu retrouver nos valeurs qui sont celles de l'humilité, le plaisir et le don de soi. Grâce à ça, nous avons vu que nous avions de belles choses, notamment en mettant un 3e but malgré le retour du Ghana à 2-2. Lorsque nous jouons avec nos valeurs, nous pouvons réaliser de belles choses, mais au moins, sortir des matchs avec un sentiment de fierté, car nous avons tout donné. Ce match contre le Ghana a donc été intense, car avec cette victoire historique, nous pouvons continuer d’y croire. C’est également une fierté pour tout un peuple qui nous suit et croit en nous depuis des années. »

-Les deux gardiens comoriens ont signé une très bonne prestation lors des 3 matchs des groupes, en particulier Salim Ben Boina contre le Maroc au cours duquel il a été élu meilleur joueur de la rencontre, que pouvez-vous nous dire en votre position d'entraîneur de gardien de but ?

« En effet, les 2 gardiens ont répondu présent, et en tant que coach GB, je suis très heureux pour eux. S'ils ont réussi cela, car ils ont effectué un travail acharné, ils ont été sérieux depuis des années, et aussi à l’écoute. Il ne faut pas oublier le rôle du 3e gardien, Moyadh Ousseni, qui est également un gardien de qualité et qui leur apporte la sérénité et la passion, en plus de ses compétences. »

Jean-Daniel Padovani a également ajouté sur le sujet des trois gardiens des Comores.

« C’est important pour moi d’avoir un groupe de gardiens qui s'entendent bien et souhaite évoluer ensemble. Pour moi, il n y a pas de hiérarchie, je gère tous mes gardiens de la même façon, afin qu'ils soient le plus performant. Tous les retours match, je le fais à 3, les vidéos aussi. Nous sommes un groupe donc nous avançons ensemble. Concernant Ben Boina, c’est aussi une grande fierté, car j'étais son entraîneur gardien en club à Martigues durant les 2 dernières saisons et donc nous travaillons tous les jours ensemble depuis des années. Il a été sérieux, il a fait énormément de progrès sur le jeu, mais aussi sur le plan mental, et cela prouve les belles prestations qu'il a pu faire. Ali également, il venait s'entraîner avec moi durant des mois pour garder la forme et le rythme. Donc ce sont 2 gardiens que je connais très bien et dont je connaissais toutes les qualités qu'ils ont, et qu'ils ont pu montrer au grand jour. »

-Nous lui souhaitons un prompt rétablissement par le passage, parlez-nous de son état actuel.

« Suite à sa sortie sur blessure, il est parti faire quelques examens et plus de peur que de mal, le choc a été violent, mais il n y a pas spécialement de gros dégâts. »

-Lors des 3 matchs du groupe, contre quelle équipe avez-vous connu le plus de difficultés ?

« Le Maroc a été un match compliqué. Ils nous ont pris à la gorge et techniquement, nous avons eu du mal à nous sortir de leur pressing. Ce sont des joueurs qui jouent pour la plupart au très haut niveau donc il y a un décalage légitime. D'où le fait de vouloir

retrouver nos valeurs sur le dernier match. »

-Peut-on dire que le côté mental a créé plus de différence que le côté technique ( parlant des joueurs pendant la CAN )

« Exactement, il y a beaucoup de qualité dans cette Coupe d'Afrique des Nations, dont le mental joue un grand facteur pour prendre le dessus sur les autres équipes. »

-Quelle est la prochaine étape, après cette aventure de la CAN ?

« Pour l instant, j’entraîne également à la formation du Paris Saint Germain, mais je ne vous cache pas que je souhaite retourner d’entraîner en haut niveau, que ce soit en sélection ou en cluben France ou à l'étranger, je serais ravie de pouvoir apporter mon envie, mon expérience et ma vision du poste. »

-Si nous vous demandions de résumer votre participation en un mot.

« Passion »

-Que savez-vous du football marocain et que pensez-vous de son niveau et celui de ses joueurs ?

« On voit que c’est une grande nation avec beaucoup d'attente derrière. Tout est mis en place pour qu'ils réussissent et ils reçoivent beaucoup de soutien. Il y a énormément de grands joueurs à travers le monde, et également dans leur championnat. Le championnat doit être compétitif et passionnant. Ils vont monter crescendo dans ce tournoi et les choses sérieuses vont commencer dès les 8es. »

Rappelons que les Comores affronteront le lundi 24 janvier, la sélection camerounaise, pays hôte, en huitième de finale de la CAN TotalEnergies, Cameroun 2021, sur la pelouse du stade d'Olembé à Yaoundé.