F1: Bottas mène les essais du Qatar devant Gasly
Le Finlandais de Mercedes Valtteri Bottas a réalisé vendredi le meilleur temps des essais libres du Grand Prix du Qatar devant le Français Pierre Gasly (AlphaTauri), la Formule 1 découvrant le circuit de Losail pour la première fois.
Juste derrière Bottas et Gasly, les deux rivaux pour le titre mondial Max Verstappen (Red Bull) et Lewis Hamilton (Mercedes) ont pris les 3e et 4e temps.
Avant cette 20e manche d'une saison record de 22 Grands Prix, seulement 14 points séparent Verstappen et Hamilton au championnat, qui se terminera en décembre par l'Arabie saoudite et Abou Dhabi.
Samedi (17h00 locales, 15h00 françaises), le Néerlandais et le Britannique se joueront une pole position qui peut être décisive tant il paraît compliqué de doubler sur ce circuit de 5,38 km où s'enchaînent les virages rapides.
Lors de la première séance d'essais vendredi à 13h30 locales, c'est Verstappen qui avait pris le meilleur temps (1 minute 23 secondes et 723/1000e). Gasly se classant déjà deuxième.
"Incident" du Brésil clos
En fin d'après-midi, le soleil couché sur ce circuit au milieu du désert, c'est Bottas (1:23.148) qui a répondu, pour Mercedes, au premier coup de Red Bull. Avec Lando Norris (McLaren), les cinq premiers pilotes se tiennent en moins d'une demi-seconde.
Outre les toutes premières séances d'essais sur ce nouveau circuit, la journée de vendredi était particulièrement attendue dans le paddock avec la décision concernant l'incident entre Hamilton et Verstappen au Brésil dimanche dernier.
Au 48e tour du GP de Sao Paulo, attaqué par l'extérieur au virage 4, Verstappen a défendu et conduit son adversaire - et lui-même - sur le dégagement hors des limites de la piste, pendant un court instant.
Sur le coup, les commissaires n'ont pas jugé nécessaire d'enquêter, estimant qu'il s'agissait d'un fait de course, et Hamilton a fini par dépasser Verstappen pour s'imposer.
Mais Mercedes a demandé mardi un réexamen de la décision. L'écurie, entendue jeudi comme Red Bull par les instances, a versé au dossier des images de caméras embarquées de la monoplace de Verstappen.
Vendredi, après une nuit et plusieurs heures de réflexion, le verdict des commissaires est tombé: la demande de Mercedes a été rejetée, faute d'élément nouveau "significatif".
Boîte de Pandore
Pour le "team principal" de Red Bull Christian Horner, "c'est évidemment la bonne décision, sinon cela aurait ouvert la boîte de Pandore concernant tout un tas d'autres incidents de course".
"Nous nous y attendions complétement", a réagi son homologue de Mercedes Toto Wolff, à ses côtés en conférence de presse au moment où la décision a été rendue.
"Nous voulions déclencher les discussions à ce sujet, car ce sera probablement un thème dans les trois prochaines courses, donc l'objectif est atteint", a ajouté l'Autrichien, assurant que le but n'était pas d'obtenir de sanctions contre ses rivaux.
Il est clair que ce "thème" peut à nouveau surgir ce week-end, au vu des énormes dégagements du circuit de Losail, habituellement utilisés par les MotoGP, qui ont besoin de ces zones hors-piste pour sécuriser les chutes très fréquentes des motos.
Mais en Formule 1, comme on a pu le voir au Brésil notamment, la bataille sort parfois des limites. Cela mène au débat actuel: pousser son adversaire en dehors du tracé pour défendre sa position est-il autorisé?
De nombreux acteurs ont pointé une certaine incohérence de la direction de course vis-à-vis d'incidents comparables cette saison.
Ainsi, en Autriche par exemple, Lando Norris (McLaren) avait été pénalisé pour avoir écarté Sergio Perez (Red Bull), lui-même sanctionné pour des actions similaires sur Charles Leclerc (Ferrari).
Pour le team manager de McLaren Andreas Seidl, il faut maintenant "clarifier la situation pour que chaque pilote sache ce qu'il peut faire ou non".